Cinéma : les films qui sortent à Lyon le mercredi 8 novembre 2023

Cinéma : les films qui sortent à Lyon le mercredi 8 novembre 2023

En salles / Mercredi, jour de sorties au cinéma : voici notre guide des films à voir en salles à Lyon.

À voir

★★★☆☆ La Passion de Dodin Bouffant 

Dans la France provinciale de la fin du XIXe siècle, la vie du gastronome Dodin Bouffant tourne autour des menus et des plats élaborés avec sa talentueuse cuisinière Eugénie. Tous deux vivent une relation très intime que Dodin aimerait “régulariser“. Mais Eugénie tient à sa liberté. Et elle a la santé fragile...

Lauré comme un bon rôti à Cannes — Prix de la mise en scène ou de la mise en appétit ? — ce probable représentant de la France dans la course à l'Oscar escompte sans douter surfer sur le prestige culinaire dont se prévaut l'Hexagone à l'étranger autant que sur le souvenir du Festin de Babette (1987) récipiendaire de la précieuse distinction jadis. Soyons franc : Tran Anh Hung fait virevolter sa caméra en cuisine pour sublimer les recettes et les produits, parés comme de jeunes premiers : le moindre plan valorise les gamelles et leurs contenus jusqu'aux grésillements et frémissements de cuisson.

En termes de sensualité, on atteint des sommets ; le parallèle semble d'autant plus naturel entre plaisirs de la bonne chère et ceux de la chair : là réside le sujet passionnel et passionnant, un peu sous-exploité. Dommage que le dialogue ne soit pas à l'avenant, truffé de répliques explicatives surécrites — le silence de la dégustation ou une mine satisfaite valent parfois mieux qu'un pseudo trait d'esprit indigeste — et que des concessions à la “modernité” veuillent nous faire passer Dodin pour quelque précurseur d'une forme de biodynamie. Oserait-on dire que l'on reste un peu sur sa faim ?

Un film de Tran Anh Hung (Fr, 2h14) avec Juliette Binoche, Benoît Magimel, Emmanuel Salinger...


★★★☆☆ Pierre Feuille Pistolet 

Maciek conduit un véhicule effectuant d'incessantes navettes entre l'Ukraine pilonnée par les bombes et la Pologne où il exfiltre des civils. À bord de son van, les histoires de vie brisées s'enchaînent sur des routes toujours différentes...

Le procédé pourrait rappeler celui de Kiarostami (Ten) ou de Panahi (Taxi Teheran) : la caméra embarquée, constituant un point fixe dans un véhicule en mouvement, capture les interactions entre le conducteur et les passagers ; la somme des conversations dessinant un “paysage humain” ayant valeur de représentation sociologique d'un pays à un instant donné. Sauf que le pays ici est en guerre et que le va-et-vient du van se double d'un incessant suspense d'autant moins supportable qu'il n'a rien à voir avec une fiction. En substance : les voyageurs arriveront-ils sans encombre ? Échapperons-nous à des images/récits d'atrocités ? Édifiant et d'une bouleversante humanité, ce document en dit long sans jamais outrepasser le seuil du tolérable.

Un documentaire de & avec Maciek Hamela (Pol-Fr-Uk, 1h25)


★★★☆☆ Simple comme Sylvain 

Depuis dix ans, Sophia forme avec Xavier un couple d'intellos montréalais qu'elle pense solide. Jusqu'à ce qu'elle croise Sylvain, le charpentier embauché pour leur maison de campagne. Une irrésistible passion la consume, la poussant dans les bras de cet homme aux antipodes absolus de ce qu'elle est...

Ça commence comme du Denys Arcand, avec des CSP+ québécois devisant à table de choses et d'autres, la mise en scène dynamisant les échanges grâce à une caméra mobile et des coups de zoom sur les intervenants. Cette ouverture hyper réaliste est cependant battue en brèche par la rencontre entre Sophia et Sylvain perçue à travers le regard de l'amoureuse. Monia Chokri en restitue la distorsion — cette abolition inconditionnelle de la raison causée par la passion viscérale des premiers instants — comme elle retranscrit la dévoration du désir féminin. Cette mise en images se double d'une mise en abyme permanente : chaque phase de la relation amoureuse trouve son prolongement (ou son illustration) dans les cours que Sophia donne à l'université.

L'aspect “descriptif” de l'évolution d'une liaison s'avère plus sensible et plus originale que la composante à la Pygmalion-Galatée venant — sans surprise — ombrer l'entente charnelle du couple : entre Sophia la lisse bourgeoise érudite et Sylvain le prolo issu d'une famille cochant toutes les cases de la beaufitude caricaturale, difficile de croire à un miracle. Qu'on n'en tire pas de conclusion hâtive : la fin réserve des surprises, ne serait-ce que dans sa forme circulaire et sa mélancolie...

Un film de Monia Chokri (Can-Fr, 1h50) avec Magalie Lépine Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume...


★★★☆☆ L'Hiver d'Edmond et Lucy 

Les couleurs mordorées et la chaleur de l'automne s'estompent, voici l'hiver ! Pour Edmond l'écureuil et Lucy l'oursonne, c'est l'occasion d'apprivoiser cette saison redoutée en compagnie de leurs amis du Châtaignier et de la forêt. Il y a toujours quelque chose à découvrir dans la nature...

Adapté d'albums jeunesse d'Astrid Desbordes et Marc Boutavant, ce court-métrage comporte quatre historiettes bien agencées aux indéniables vertus pédagogiques : les tout-petits apprendront à se repérer dans le temps et l'espace en comprenant la nécessité de la saison froide... Ils auront aussi sans doute envie de partir en forêt pour vérifier qu'elle n'est pas “morte“ quand la neige la recouvre et se prête à mille observations et jeux (observations d'arbres à feuilles persistantes, de traces d'animaux, construction d'igloos, etc.). Idéal pour empêcher les enfants de s'encroûter devant les écrans — ce qui relève d'un joli paradoxe.

Un film d'animation de François Narboux (Fr, 0h45) dès 3 ans

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