Quelles sont donc ces figures tracées par Jérôme Allavena (né en 1979 à Montreuil) à la peinture noire sur de grandes toiles blanches verticales ? Une tête de monarque antique, une gueule ouverte et menaçante de molosse, une grenouille qui dégringole d'un escalier baroque, des objets de rituels indéterminés ? Rien n'est bien certain, rien n'est très réaliste, et lorsqu'on s'approche des œuvres, on découvre alors d'autres représentations invisibles de loin, tracées quant à elles à la peinture blanche brillante sur le blanc mat des toiles ! L'artiste semble superposer des dessins comme des strates de temps ou des strates de sens, jouant aussi entre apparition et disparition, fragment et complétude...
Entrelacement continu
L'ensemble de l'exposition insuffle un sentiment général d'hybridité, d'entrelacement continu : entre les époques (au départ, Jérôme Allavena conçoit ses œuvres sur ordinateur), entre les cultures, entre les espaces plastiques, entre les matériaux utilisés. Et la fragilité du trait comme l'économie d'effets visuels donnent à son travail un charme discret et peu à peu envoûtant. En quelques toiles seulement, nous perdons nos repères, et sommes transportés dans le devenir incertain des traits et l'indéfini des figures et des formes.
Jérôme Allavena, Minestrone
Jusqu'au 22 novembre à la Galerie Houg (Lyon 2e) ; entrée libre