Écart salarial / Ce vendredi 8 novembre 2024, à partir de 16h48, et jusqu'à la fin de l'année, les Françaises travaillent bénévolement. Le collectif féministe Les Glorieuses relance l'alerte en publiant un rapport qui pointe du doigt ce problème persistant et propose des solutions déjà testées à l'étranger pour réduire ces écarts.
Chaque année, une date marque le début du "travail gratuit" pour les femmes en France, symbolisant les inégalités salariales persistantes. En 2024, cette date tombe le 8 novembre à 16h48, point où les Françaises, statistiquement, cessent d'être payées par rapport à leurs homologues masculins. En 2016, la date symbolique était le 7 novembre à 16h34, en 2023, le 6 novembre à 11h25.
Pourquoi cette date ?
En France, l'écart salarial moyen entre les hommes et les femmes atteint 13, 9 %. Ce chiffre, calculé par l'Insee, est mis en avant chaque année par Les Glorieuses, un collectif féministe fondé par Rebecca Amsellem, également docteure en économie. En établissant qu'à partir du 8 novembre, à 16h48, les femmes ne sont plus "rémunérées" par rapport à leurs collègues masculins, le collectif veut frapper les esprits sur la lenteur du progrès en matière d'égalité salariale.
Un écart qui persiste, malgré des politiques engagées
Malgré les lois sur l'égalité salariale et les politiques publiques en faveur des femmes, la France peine à résorber ce fossé économique. Dans son apport annuel, Les Glorieuses propose également des solutions, dont certaines sont déjà mises en œuvre dans des pays plus avancés sur cette question, comme l'Espagne, la Suède, l'Islande, et la Nouvelle-Zélande. Ce document met en lumière des mesures jugées efficaces pour endiguer ces écarts : des politiques publiques, une revalorisation des métiers majoritairement féminins, et une transparence salariale obligatoire dans toutes les entreprises.
Le rapport plaide aussi pour une transparence salariale généralisée. Cette initiative vise à rendre publics les niveaux de salaires dans toutes les entreprises, permettant aux employés de comparer leurs rémunérations à celles de leurs collègues. Selon "Les Glorieuses", un tel système de transparence, en vigueur en Islande ou en Nouvelle-Zélande, a démontré son efficacité en incitant les entreprises à corriger les écarts salariaux internes.