À l'heure où le plus titré des frères Peyron, Loïck, vient de boucler le tour du monde (en équipage et sur multicoque) en à peine 45 jours, Catherine Hargreaves prend le temps. Elle revient de deux mois de navigation sur un cargo à travers l'Atlantique, où elle a rencontré des marins d'aujourd'hui qui vivent à un rythme plus lent que le nôtre. Ils sont les vieux marins d'aujourd'hui. Car la metteur en scène aborde à nouveau la littérature anglaise. Après le contemporain Anthony Neilson (Dissocia, Réalisme), la voici dans le monde de Coleridge et de son long poème La Ballade du vieux marin. Hargreaves et Coleridge ont une vision pessimiste du monde mais «c'est dans cette pourriture que l'on cherche le beau» dit-elle. Avec six comédiens et Nicolas Zlatoff pour parfaire l'aspect visuel, elle va fouiller cette écriture. Dans sa dernière création, Dead woman laughing, elle montait elle-même son plongeoir au-dessus du vide et titubait au bout de cette piste. À quelques jours de la première de La Ballade du vieux marin, elle n'est encore sûre de rien, a peur de se crasher mais prend le risque de retrouver la parole de ce compagnon de route qu'est Coleridge. Première étape de ce travail au théâtre de la Croix-Rousse du 17 au 21 janvier. Suivront une autre phase de cette pièce à Théo Argence (avril) puis un final la saison prochaine.
NP
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