«J'ai la partition de la moitié d'une messe, et qui donne les meilleures espérances», écrit Mozart en janvier 1783. Le compositeur avait promis l'achèvement de sa Messe en Ut mineur pour la guérison de sa femme Constance. Acte de foi pure, il en sort un chef d'œuvre de la musique sacrée, l'un des plus bouleversants de tous les temps, à placer sur un pied d'égalité avec la Messe en Si de Bach.
Cette messe, l'une des premières ne relevant d'aucune commande officielle et la dernière qu'il ait composée, étonne par sa finesse et son élégance. Libéré enfin des contraintes que lui imposait l'archevêque salzbourgeois Colleredo, Mozart avait alors une envie folle de séduire un nouveau public. Inspirée, organique, démesurément bouleversante, l'œuvre n'en reste pas moins marquée, au niveau stylistique, par l'influence de Haendel et de Bach. A l'époque, Mozart vient en effet de découvrir le contrepoint fugué des deux maîtres et le Kyrie qui ouvre la messe résume assez bien cela : tout est sombre et lourd, avant que tout ne s'éclaire sur le Christe. Quant au solo de soprano qui transperce les mélodies du chœur, il paraît emprunté à un air d'opéra.
Mozart a écrit là une des pages les plus émouvantes de sa musique religieuse. Le Festival de Musique Baroque a demandé au grand chef Marc Minkowski de l'interpréter et c'est tout naturellement avec les Musiciens du Louvre qu'il le fera.
Messe en Ut mineur de Mozart
Dans le cadre du Festival de Musique Baroque
A la Chapelle de la Trinité, mercredi 3 avril