Après le passé (le Boom des années 80), la Maison de la danse se tourne vers l'avenir avec le festival Sens dessus dessous. Et invite cinq compagnies «qui questionnent les formes scéniques, qui s'interrogent sur la fonction de l'art aujourd'hui et jouent avec les frontières des disciplines». On passera ainsi allégrement du nouveau one woman show (chant, danse, humour) d'Eugénie Rebetez, toute en rondeurs et truculences, aux manipulations mentales du magicien Thierry Collet ou à la "nature morte" dansée par le Nigérian Qudus Onikeku... Pour mieux brouiller les frontières encore, la compagnie belge Fabuleus reprendra son spectacle We Dance to Forget, fête déjantée nourrie pêle-mêle d'électro dancefloor, de rock et des grands classiques de la danse !
Au-delà de la révolte des chorégraphes de la non-danse des années 1990 (Alain Buffard, Boris Charmatz...), éclot une nouvelle génération d'artistes ouverts à bien des influences, bourrés d'énergie et n'hésitant pas à renouer avec l'expressionnisme, la narration, la "danse qui danse". On sera particulièrement attentif à la venue du Québécois Frédérick Gravel qui, comme son compatriote Dave St-Pierre, fait feu de tout bois dans ses spectacles, notamment dans ses Gravel Works, sortes de collages de quantité de styles chorégraphiques. Il créera aussi une pièce décalée sur la musique de Bach à Rillieux-la-Pape, dans le cadre de Danse tout terrain, série de spectacles conçus pour se déplacer au plus près du public et dans des lieux singuliers.
Jean-Emmanuel Denave
Sens dessus dessous
A la Maison de la danse, du vendredi 24 au dimanche 26 mai à la Maison de la danse
Danse tout terrain
Au Gymnase Maria Casarès à Rillieux-la-Pape (avec le CCN), du mardi 28 mai au samedi 1er juin puis en tournée en région