Une fable dardenienne ensoleillée qui sent le déjà vu, par la réalisatrice d'Angèle et Tony.
Avec Angèle et Tony, Alix Delaporte s'aventurait dans la fable sociale, en quête de justesse et de finesse dans la peinture de ses personnages ébréchés par la vie.
Pour son deuxième film, elle reconduit la formule, qui plus est avec les deux mêmes comédiens (Clotilde Hesme et un extraordinaire Grégory Gadebois, qui bouffe l'écran à chacune de ses apparitions), en en modifiant à peine l'équation : la grise Normandie est remplacée par un Montpellier solaire et l'enfant, au second plan précédemment, devient ici le pivot de la narration. Tandis que sa mère souffre d'un cancer, son père, chef d'orchestre perfectionniste qu'il n'a jamais connu, vient diriger à l'opéra la sixième symphonie de Mahler.
Commence alors un jeu d'approche feutrée, fidèle au goût de la demi-teinte de la réalisatrice, mais qui s'apparente à un programme déjà vu ailleurs, en mieux : chez les frères Dardenne, évidemment, dont Delaporte ne possède ni le sens de la mise en scène physique, ni la hauteur de vue morale. Aussi noble soit-il dans ses intentions, Le Dernier Coup de marteau est rattrapé par son manque d'ambition, ce côté étriqué excusable pour un premier film, nettement moins pour un second.
Christophe Chabert