Voici le genre de soirée auquel on aimerait convier Martin Solveig. Surtout pas pour le charger d'ambiancer les séances — il serait capable de demander aux spectatrices si elles veulent pogoter à l'entracte au bar ou tektoniker sur les génériques — mais pour lui prouver par l'image que ses réflexes paternalistes de fin de banquet appartiennent résolument à un autre âge. Cela fait bien longtemps que diverses amazones (mise d'ailleurs à l'honneur de la nouvelle livraison de la revue Carbone) en remontrent aux machos sur la toile, et il ne suffirait pas d'une nuit pour s'en convaincre. Celle programmée par l'Institut Lumière réunit cependant un joyeux panel de ces héroïnes ayant imposé leur marque dans un monde résolument taillé pour l'autre sexe.
On commencera à 20h30 avec la complexe Lisbeth Salander version Rooney Mara dans Millénium : les hommes qui n'aimaient pas les femmes signé par Fincher, incarnation d'une perfection clinique parasitée par les nécessités terrestres. Suivront les pilotes de Boulevard de la Mort de Tarantino, qu'il ne vaut mieux pas chercher au volant. Anne Parillaud nous offrira un bond en arrière avec la gunnista de Besson, Nikita, avant que l'on remette le pied au plancher pour Mad Max : Fury Road piloté par Charlize Theron mais carrossé par Miller. Arrivée au stand prévue pour 7h, pile pour le croissant et les métros.
Enfin, si vous en avez le courage, avant d'attaquer cette nuit blanche, venez dès 16h30 re-re-voir 2001 : L'Odyssée de l'espace. Certes, il n'y a guère de super héroïne à bord du Kubrick, mais si l'on suit Aragon, étant donné que la femme est l'avenir de l'homme, les films à dominante féminine ne peuvent être projetés qu'après une œuvre d'anticipation. J'ai bon ?
Nuit super héroïnes
À l'Institut Lumière le samedi 15 décembre à 20h30