Photographie / Serge Clément, Baudoin Lotin, Julien Magre et Bernard Plossu présentent au Réverbère leurs éclats photographiques, visions fugaces ou fulgurantes de leurs rencontres avec le réel.
En exposant quatre photographes aux styles différents (Serge Clément, Baudoin Lotin, Julien Magre et Bernard Plossu), aux formats allant de la quasi miniature au grand format, et utilisant aussi bien le noir et blanc que la couleur, Le Réverbère s'est donné beaucoup de liberté pour son nouvel accrochage. L'improvisation, le jazz, la poésie sont d'ailleurs convoqués dans le texte accompagnant l'exposition. D'une plume lyrique, Jacques Damez écrit encore que ces quatre photographes « font se confronter les plans, les surfaces, les valeurs, les couleurs, les miroitements, les échos, les contrastes, le temps et la lumière pour, dans l'éclair de leurs états d'âme, foudroyer leur sujet. Ils mettent à vif le réel, ils ne lui laissent pas d'échappatoire. » Ce serait donc à force de volonté d'approcher, au plus près, de la peau du "réel", que ces quatre artistes trouveraient leur univers poétique et formel, parfois jusqu'à l'abstraction (le Canadien Serge Clément et ses jeux de reflets, de résonances et de doubles, notamment).
Espaces transitionnels
On découvre ainsi le réel et son double avec Serge Clément, le réel et ses lignes géométriques avec Baudoin Lotin, le réel et son trouble avec les images légères et caressantes du globe-trotter Bernard Plossu. Et deux cimaises sont consacrées aux fulgurances visuelles de Julien Magre dans un montage en roue libre... Le réel y est ici fragmentaire, et varie du jaillissement lumineux à l'épiphanie discrète d'une main ou bien d'un visage d'enfant parmi une pénombre bleutée. Une trace de rouge, une faille de pierre, la craquelure d'un mur, le fond nocturne de l'oubli émiettent, en les démultipliant, les textures, les couleurs, les luminosités... Et le réel trouve alors son espace paradoxal, et frontalier, entre apparition et disparition, jour et nuit, présence et absence.
La poésie abstraite du réel
Au Réverbère jusqu'au 20 avril