Stand-up / Originaire de Saint-Fons, Yanisse Kebbab a 28 ans et s'est imposé comme la figure montante du stand-up. Passé par Graines de Star à Villeurbanne et le Jamel Comedy Club à Paris, il se réjouit de voir la scène lyonnaise se construire avec ses propres arguments.
Comment es-tu arrivé au stand-up ?
Yanisse Kebbab : J'ai été bercé par la culture afro-américaine, que ce soit au niveau du hip-hop, du style, et du stand-up. J'ai tout de suite été attiré par l'enchaînement des punchlines, le rythme élevé, la répartie... J'ai beaucoup regardé Kevin Hart, Deon Cole, Cedric the Entertainer, Martin Lawrence, Mike Epps...
Tu as déjà joué dans des cafés-théâtres, tu as remporté le dernier concours du Best-of du Rire à Gerson. Quelle différence fais-tu avec des scènes comme celle de la Grooverie ?
Déjà, ce n'est pas le même rendement à Paris et à Lyon. À Paris, il y a beaucoup de cafés-théâtres qui ont des plateaux de stand-up réguliers. Tu peux jouer plusieurs fois par soir et par semaine. À Lyon, ça commence tout juste. Dans un café-théâtre, les gens vont payer leur place pour venir voir tel ou tel plateau, alors qu'à la Grooverie certains sont là un peu par hasard, parce qu'ils viennent boire un coup. Et le jeu n'est pas le même : dans un café-théâtre, tu vas suivre ta ligne directrice, alors qu'ici, c'est plus à l'américaine, au pied levé, tu vas chambrer une personne du public. Il y a une vraie proximité. Tout humour est accepté. Tu viens avec un texte que tu veux rôder, ou avec une anecdote qui vient de t'arriver le jour-même. Le rythme de la blague est plus élevé : les gens veulent de la vanne. Il faut que ça punche. Ton texte doit être ciselé. Au café-théâtre, tu payes pour rire, donc tu es déjà un peu conditionné à rire tandis que là, tu ne payes rien. Ça peut créer une plus grosse exigence. Une blague qui fait un bide se ressent beaucoup plus dans un lieu comme la Grooverie que dans un café-théâtre.