Art Contemporain / Le Musée d'art contemporain expose 250 œuvres issues de la collection des époux Robelin. Une collection dédiée beaucoup à l'abstraction, et fidèle à quelques artistes tels que Thomas Schütte, Thomas Ruff, Éric Poitevin...
Entre Lyon et Paris, les époux Anne-Marie et Marc Robelin ont constitué au fil du temps une importante collection privée d'art contemporain. Une collection débutée à l'orée des années 1970 avec des artistes de la mouvance Fluxus (Georges Brecht, Erik Dietman, Robert Filliou...), et qui se poursuit encore aujourd'hui...
Le Musée d'art contemporain en dévoile une large part à travers un bel accrochage rassemblant quelque 250 œuvres, rythmé par des salles soit thématiques (l'abstraction, l'architecture, le paysage...) soit monographiques (Annette Messager, Bernard Frize, Thomas Schütte...).
« La motivation profonde de cette collection était au début le coup de cœur, avec l'envie de vivre au milieu de ces œuvres. Puis notre démarche a été plus raisonnée... Depuis une quinzaine d'années, nous suivons les artistes dont nous sommes les plus proches, et nous avons en particulier développé nos liens avec Olaf Holzapfel, Harald Klingelhöller, Éric Poitevin, Thomas Ruff et Thomas Schütte. » déclare Anne-Marie Robelin dans un entretien pour le catalogue de l'exposition.
Abstractions
Ce suivi au long cours de certains artistes est l'une des grandes qualités de la collection des Robelin, et l'exposition est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir des pans entiers des œuvres, par exemple, de l'artiste allemand Thomas Schütte (le plus représenté ici), du peintre expérimental français Bernard Frize, du photographe allemand élève des Becher Thomas Ruff (auquel le Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne consacrera bientôt une grande exposition monographique)... On y découvre aussi des artistes méconnus et particulièrement touchants et délicats comme l'Écossais Callum Innes avec des toiles abstraites jouant de l'effacement et des effets du temps.
L'abstraction est l'autre grande dimension de la collection des Robelin, qu'elle concerne la photographie ou la peinture. Une abstraction pour le meilleur comme... pour le pire. Certaines œuvres abstraites n'échappant pas, en effet, à un certain aspect clinquant et tape-à-l'œil, comme les toiles géométriques de Olaf Holzapfel, certaines photographies abstraites de Thomas Ruff, quelques peintures un peu "décoratives" de Bernard Frize.
Pour le meilleur, c'est la découverte de Callum Innes et celle du photographe américain James Welling avec, notamment, sa somptueuse série de dégradés de tons chauds (on dirait presque des Rothko) réalisés par le biais d'une technique expérimentale.
Tout au long du parcours, il est possible de trouver quelques pépites un peu plus isolées comme trois photographies du Japonais Hiroshi Sugimoto, une grande toile abstraite de Franck Chalendard, deux très beaux paysages du photographe Éric Poitevin (exposé aussi en ce moment au Musée des Beaux-Arts de Lyon) réalisés dans la forêt de Verdun, une très belle sculpture en trompe-l'œil de l'Islandais Hreinn Friofinnsson...
Une histoire de famille, Collection(s) Robelin
Au Musée d'art contemporain jusqu'au 10 juillet