Institut Lumière : L'Été en Cinémascope est de retour

La Cité de la peur
De Alain Berbérian

Cinéma en plein air / « Meurs, pourriture communiste ! » C'est sur cette savoureuse réplique aux allures d'adjuration (et sur un pas de Carioca) que l'été en Cinémascope débute cette année. En tout, il offrira huit rendez-vous en plein air pour défier la chaleur de la nuit jusqu'à la rentrée. 

À peine arrivé sur les écrans dans le nouveau Quentin Dupieux, Incroyable mais vrai, Alain Chabat rajeunit pour se retrouver à l'affiche de l'Été en Cinémascope au sein de Les Nuls avec l'inusable La Cité de la peur (1994) mardi 28 juin. On rêverait qu'il fasse le déplacement pour marquer solennellement le début de la saison estivale de l'Institut Lumière, mais une première partie est déjà prévue par Sampling is Beautiful Trio qui régalera de musique de films avant que ne soit projetée la gouleyante comédie policière d'Alain Berbérian.

Une autre musique résonnera le 5 juillet avec Le Train sifflera trois fois (1951) de Fred Zinnemann, à la fin tristement d'actualité dans le contexte étasunien, précédant l'un des (nombreux) chef-d'œuvres de Clouzot le 12 juillet, le sulfureux Les Diaboliques (1955) — et là, pas de musique ? Si, puisqu'on y aperçoit un figurant débutant nommé... Jean-Philippe Smet.

On s'envolera ensuite le 19 juillet dans les airs à la poursuite des rêves de gloire d'un pilote à la trogne porcine pour Porco Rosso (1992), qui consolidait la réputation de Miyazaki et de son compositeur Joe Hisaishi, avant de succomber au charme de Rafiki  (2018) de Wanuri Kahiu, histoire d'amour kenyane contemporaine façon “Juliette & Juliette”.

Vers la reprise

Après la traditionnelle pause de la mi-août, les trois derniers films semblent vouloir nous habituer à l'idée de la reprise comme s'il s'agissait des étapes d'un deuil (déni, transaction et acceptation).

D'abord, No de Pablo Larrain (2012) le 16 août, une évocation des coulisses d'une campagne d'opposition à Pinochet — spoiler : c'était en 1988, Pinochet est resté dix ans de plus au pouvoir. Ensuite, Premier Contact de Denis Villeneuve (2016) le 23 août, le film de SF qui explique comment dialoguer avec des intelligences supérieures, mais qui prend un peu ses spectateurs pour des mal-comprenants à la fin.

Et pour conclure, dans l'idée sans doute de boucler la boucle cannoise ouverte avec Les Nuls, le film ayant orné l'affiche du festival cette année, The Truman Show de Peter Weir (1998), montrant qu'il y a toujours une échappatoire. En clair : l'été revient chaque année.

L'Été en Cinémascope 
Sur la place Ambroise-Courtois (Lyon 8
e) du mardi 28 juin au 30 août à 22h, 21h45, 21h30 ou 21h

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