Anniversaire / « Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour » disait Reverdy, postulant que les effets et conséquences d'une chose immense sont plus manifestes que leur cause. Il en va de même pour le GRAC, association professionnelle dont le grand public connaît et apprécie davantage ses actions que le nom. Elle fête ses quarante ans.
L'histoire commence en 1982 avec sept salles de cinéma de l'agglomération lyonnaise redoutant autant l'emprise des grands circuits, du cinéma commercial que l'impossibilité de pouvoir défendre la diversité des œuvres sur grand écran l'art et essai.
Conscients qu'ils auront plus de poids ensemble qu'isolément, les directeurs du Zola et Bonneterre à Villeurbanne, du Sélect (les futurs Alizés) de Bron, du Cinématographe à Lyon, Ciné-Caluire, du Gérard-Philipe de Vénissieux et du Cinéma de Pierre-Bénite créent une association, le “Groupement régional d'action cinématographique“.
Très vite, leur idée séduit d'autres exploitants indépendants, privés ou associatifs du Rhône, de l'Ain et la Loire. Et en 2019, dernière année *normale*, le GRAC comptabilisait 75 salles fixes soit 161 écrans, totalisant 3 700 000 entrées. Une masse critique locale lui permettant d'être un interlocuteur représentatif et légitime auprès de l'ensemble de la profession comme des instances publiques — il l'a été pendant la pandémie — et de tenir la dragée haute aux circuits.
Ensemble, c'est tout
Fonctionnant avec des bénévoles à l'origine, le GRAC a pu grâce à sa croissance créer des salariés pour développer ses missions à destination de ses adhérents et du public. La mutualisation profite aux premiers (qui bénéficient d'aide à la communication, à l'animation de leurs salles, de l'inscription dans les plans de programmation de festivals ou de circulation de copies, de tournées de cinéastes, soutien pour l'aide au classement art & essai, une centrale d'achat pour les lampes de projecteurs, etc.) ; pour les seconds, c'est une plus grande diversité de films, les cycles de patrimoine CinéCollection, les chèques cinéma GRAC à des tarifs préférentiels — bientôt dématérialisés —, le maintien des salles de proximité maillant le territoire.
Au cœur d'une période tourmentée, le GRAC souffle 40 bougies et se montrant combatif. Et si sa présidente Marion Sommermeyer rappelle que « l'écran de la salle est le plus bel écrin pour un film, c'est à la salle d'apporter un supplément d'âme, avec notamment des rencontres, des partages ». À la rentrée, le GRAC organisera d'ailleurs des rencontres sur la médiation, l'un des ses chevaux de bataille, et continuera à sensibiliser en coulisses les élus sur les questions d'écoresponsabilité. Pour les publics, il y aura encore et toujours des films.