La très prometteuse 13e édition du festival de cinéma queer de Lyon & de la Métropole, Écrans Mixtes, qui se tiendra du 1er au 9 mars prochains, avait prévu de proposer des séances au cinéma La Mouche de Saint-Genis-Laval. Las ! La mairie dont dépend ce cinéma n'a pas validé le partenariat
Dépités. Les membres de l'organisation du festival Écrans Mixtes ne cachent pas leur déception dans le communiqué qu'ils ont publié ce mercredi 1er février. Pour la première fois, ils avaient prévu avec l'équipe de La Mouche de proposer une programmation de trois séances dans le cinéma municipal saint-génois — dont l'une des premières projections françaises du nouveau film de l'invité d'honneur Terrence Davies, Benediction.
« Nous avons été informés du refus de partenariat de la Ville de Saint-Genis-Laval par la médiatrice culturelle du cinéma (...) écrivent-ils. Aucune raison n'a été invoquée concernant l'opposition à ce partenariat. Nous avons contacté Mathilde Favier, directrice de La Mouche, qui nous a indiqué que la Mairie n'avait pas, en amont, validé ce partenariat, qu'elle ne le validait pas plus aujourd'hui, et que donc les séances ne pourraient pas avoir lieu au sein du cinéma. Nous attendions une réponse plus motivée sur les raisons de ce rejet ou tout au moins des excuses de la part de la municipalité. Il semblerait que des représentations LGBTQIA+ ne soient pas les bienvenues à Saint-Genis-Laval. »
« Rien à voir avec le contenu »
Du côté de la municipalité, on balaie à la fois toute idée de discrimination comme d'ingérence dans le contenu de la programmation du lieu culturel — il faut dire que La Mouche en a accueilli d'autres sur son écran, à commencer par le très explicitement sulfureux In the cut de Jane Campion lors du festival Lumière 2021 — mais un défaut de « processus interne décisionnel ».
« Cela n'a rien à voir avec le contenu, ni le sujet ni que ça soit du cinéma, explique la maire de Saint-Genis-Laval, Marylène Millet. Il y a bien eu des échanges avec la directrice du cinéma [et Écrans Mixtes, NdlR], mais absolument pas avec l'adjointe en charge de la Culture, aucune présentation de projet aux élus ». Or, « toute nouvelle action [doit être] validée par les élus, comme il y a des années (...) la participation du Festival Lumière. On a un cadre, et la culture n'y échappe pas. »
Si l'on en croit ce « cadre », Mathilde Favier aurait donc dû informer sa responsable hiérarchique et la directrice générale des services de ce projet de partenariat. « Peut-être que Madame Favier n'a pas vu la nécessité de cette validation, je ne lui jette pas la pierre. Il y a eu un petit bug, mais ce n'est pas la fin du monde non plus » apaise l'élue qui regrette « qu'on crie tout de suite au loup, à l'homophobie... Il aurait peut-être été bien que le directeur du festival vienne me voir. » Hasard du calendrier, La Mouche présentera à la même date une programmation autour de la Semaine de l'Égalité...