Colonisation / Comment l'Europe a appréhendé et illustré le lointain, entre 1450 et 1950 ? Soit cinq siècles rythmés par les explorations et les découvertes, au cours desquels les habitants du continent ont dessiné les contours du monde tel qu'on le connaît. Et se sont représentés au centre, la position sur les cartes nourrissant le symbole.
Au début de l'exposition Représenter le lointain, un regard européen (1450-1950), les habitants européens témoignent d'une vision tripartite du monde : eux-mêmes, l'Afrique et l'Asie. Portées par des intérêts commerciaux et militaires, des expéditions maritimes permettent de découvrir, d'abord par inadvertance comme Christophe Colomb avec l'Amérique, une terre beaucoup plus grande. Dans un contexte de compétition entre les nations européennes, les grandes expéditions s'enchaînent et l'appropriation des terres et des richesses se justifie par la conversion des peuples au christianisme.
Vestiges coloniaux
Puis la colonisation, l'esclavage, l'image d'une Europe civilisatrice apportant “le progrès” sur des terres "sauvages" (avec force de théories racistes) influencent la cartographie des occidentaux. Un rappel historique pertinent, qui met en valeur les collections conservées à la BmL, notamment des anciennes cartes, somptueuses, mais aussi des images. « Des représentations euphémisées, où les esclaves ont presque l'air heureux » explique Benjamin Ravier-Mazzocco, responsable adjoint du département des collections anciennes et spécialisées, ainsi qu'un globe exceptionnel de 1701 à voir au 4ᵉ étage.
L'exposition se poursuit avec les explorations verticales (les fonds marins, les sommets enneigés, l'espace !), mettant subtilement en regard les programmes spatiaux actuels visant à coloniser de nouvelles planètes.
Représenter le lointain, un regard européen (1450-1950)
à la galerie de la bibliothèque municipale de la Part-Dieu, Lyon 3ᵉ
jusqu'au 13 juillet 2024