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Isère / En cette dense rentrée culturelle, ne pas oublier de s’aérer et crapahuter pour ne pas rouiller dans sa chaise de bureau. Avant que le froid ne gagne, direction le Vercors et Villard-de-Lans pour de magnifiques randos et un peu d’histoire de la Résistance. Ce n'est jamais de trop.
Parce que parfois l’appel du grand air se fait pressant au moment de passer ses journées devant l’ordinateur et ses soirées dans des salles de spectacles et de cinéma, parce que le Beaujolais voisin est un peu trop plat, filez dans l’un des premiers parcs naturels régionaux créés (1970), celui du Vercors pour jouer avec les sommets. Un peu sportif mais accessible sans entrainement !
À 1h40 Lyon, en montant sur Sassenage avant même de voir Grenoble, nous voilà dans les premiers contreforts du Vercors, une destination idéale à portée de main (et voiture, quoique qu’il y a de nombreuses alternatives, voir ci-contre). Depuis Villard-de-Lans, proposition de deux randos et visite du mémorial de Vassieux.
Rando du lac du Pré (Villard-de-Lans)
2h30 – 7 km – 373 m de dénivelé +
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Avant que la neige ne recouvre tout, la boucle dans le vallon de la Fauge est verdoyante et permet de croiser cette beauté géologique que sont les lapiaz, vastes étendues calcaires quasi planes qui ressemblent à s’y méprendre à des glaciers, ciselés de failles. Rendus visibles par l’érosion du terrain et l’acidité de l’eau, ils ne sont pas dangereux mais nécessitent de bien regarder où poser ses pieds.
Se garer au parking des Clots (1230 m), au-dessus des habitations des Glovettes, puis suivre un parcours balisé passant par l’Abri de la Fauge (cabane-abri de 15 couchages), la bergerie du même nom, bifurquer vers les Banchauds puis le lac des Prés. La balade se fait essentiellement en pâturage, parfois en bordure de forêts avant de grimper sec dans les lapiaz et de traverser une nuée de pins. Et soudain l’apparition magique de ce lac de montagne à 1536 m dans lequel la baignade est interdite (sombre, il fait 8 m de profondeur) mais il n’est pas interdit — et même encouragé (tables en bois à dispo) — de pique-niquer. Pour la descente dévalez la piste de ski et ne pas rater le coche de La Côte 1336 puis l’Aversin pour rejoindre le parking. Vous longerez des murgers, étonnants empilements de pierres qui forment des clôtures. Ils émanent d’un travail d’épierrage de plusieurs générations de paysans pour rendre leurs champs cultivables.
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Rando du pic saint-Michel (Villard-de-Lans)
4h30 – 9 km – 700 m de dénivelé +
C’est la rando must de ce coin de Vercors. Pas beaucoup plus longue que la précédente mais plus pentue, cette rando est plus agréable dans le sens pic Saint-Michel / col de l’Arc que l’inverse car, si la montée est plus raide, la descente fera moins mal aux genoux.
Pour commencer, se garer au parking des Barnets sur la D106L à 1266 m d’altitude (ou le rejoindre en 20 minutes à pied depuis la gare routière de Villard), entrer dans une prairie pour rejoindre le collet du Furon en passant devant l’auberge des Allières (fermée hors saison) et continuer tout droit pour le pic Saint-Michel. Parcours très souvent en pleine lumière avec de magnifiques vues sur Grenoble, la Chartreuse et Belledonne dès lors que l’on atteint la crête de la combe Oursière (1606 m). Mais c’est encore plus grandiose au Pic Saint-Michel (1944 m). Même les trois tours de l’île verte grenobloise se distinguent. La descente se fait via le col de l’Arc avant de boucler au collet du Furon et de faire la dernière demi-heure sur le même chemin que l’aller.
Mémorial de la Résistance en Vercors
Inauguré par François Mitterrand en 1994, ce mémorial (situé dans la Drôme et non l’Isère) fondu dans le paysage se planque comme se sont cachés des centaines de résistants formant le premier maquis de France dès 1942 que l’armée allemande a liquidé atrocement quand la défaite était déjà actée, en juillet 1944 (634 maquisards tués et 201 civils). De façon immersive, il est possible d’approcher cette histoire tragique nichée au cœur de ces lieux désormais calmes et terrains de randonnées. Grand écart.
Ne pas rater non plus le calvaire et le village de Valchevrière, 16 km de Villard, lieu de sacrifice des maquisards.
Col de la Chau / Vassieux-en-Vercors / 04 75 48 26 00 / de 4€ à 7€ / ouvert tlj de 10h à 17h en sept et du mer au dim de 12h à 17h d’oct à avril
Où trouver des produits locaux ?
Vercorslait. Cette coopérative est avant tout une fromagerie et laiterie qui vend du Bleu du Vercors-Sassenage AOP (fondant au goût persillé, léger) ou la Vercorette bio (fromage à raclette) et aussi des charcuteries, terrines, confitures (hmmm à la noix verte) ou une crème de noix à la Chartreuse verte. Une fois là-bas, poursuivre la route pour sillonner les magnifiques gorges de la Bourne, avec sa route creusée dans la roche.
Route des Jarrands / Villard-de-Lans / ouvert du lun au sam de 9h à 19h
Jours de marché. Mercredi matin et dimanche matin
Comment y aller depuis Lyon ?
En voiture : 1h39 et 135 km (péage 13 euros), 2h14 et 141 km (par Vienne, Saint-Jean-de-Bournay et Rives)
En train + bus (voire stop) : TER Lyon Part-Dieu Grenoble (1h24, 20 euros plein tarif) puis Car région entre la gare routière de Grenoble et celle de Villard-de-Lans (ou Corrençon) : 1h10, 6, 90 euros, 6 bus par jour. Possibilité de faire du stop via le poteau de Stop à hauteur de l’auto-école (sélectionner un village alentour ou même Grenoble et la destination s’affiche sur un panneau lumineux, très efficace). Ou co-voiturage via la plateforme Signalez-vous.
Où se renseigner ?
Office du tourisme située 31 avenue de Gaulle. Ouvert du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h, dim de 9h à 12h30.
Si vous avez le blues des JO
Expo Grenoble 1968. 200 objets personnels (skis, tenues, médailles…) collectionnés par Jean-Pierre Béatrix, passionné de montagne, lors de Jeux d’hiver. Au centre de Congrès de Autrans-Méaudre (mer, ven de 16h à 18h30, dim de 15h à 18h), berceau des épreuves de ski nordique. Sur le sujet, magnifique ouvrage suite à l’expo du musée Dauphinois de Grenoble en 2018-19, Grenoble 1968, les jeux olympiques qui ont changé l’Isère (ed. Glénat, 2018).
Voir le tremplin du saut à ski des JO de Grenoble (1968) à Saint-Nizier-du-Moucherotte. Abandonné puis classé « patrimoine remarquable du XXe siècle » par le préfet de région en 2003, il fait encore l’objet de réflexion quant à sa sauvegarde voire sa rénovation par la commune et l’association Plein d’Élan.
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