Musique classique / Sous la direction de Johanna Malangré, l'Orchestre National de Lyon nous invite à la nuit, à quatre nuits même composées respectivement par Schoenberg, Moussorgski, Mendelssohn et Falla.
Née à Cologne en Allemagne en 1989, Johanna Malangré a débuté sa carrière de cheffe d'orchestre dès 2012 (cheffe assistante à 33 ans pour l'orchestre de chambre de Cologne) et dirige, depuis 2022, l'Orchestre national de Picardie. « Le piano ne me suffisait pas du tout en termes de couleurs, de flexibilité, de richesse du son. Lorsque j'ai découvert le monde de l'orchestre symphonique, de l'opéra, l'univers lyrique, je suis tombée amoureuse des possibilités sonores de l'orchestre, et j'ai été fascinée par l'énergie qui se dégageait de la communication entre musiciens, sur scène ou en fosse. C'est là que j'ai ressenti cette envie de partager, d'être au milieu de cet écrin d'émotions et de communication » déclarait-t-elle sur France Musique en juin dernier.
Connue pour ses interprétations dynamiques, Johanna Malangré aime aussi à inventer des programmes originaux aux thématiques entre nature et poésie : la forêt, les oiseaux, l'eau, la lumière... Avec le pianiste David Kadouch (soliste concertant pour l'œuvre de Falla) et l'Orchestre National de Lyon, elle propose à l'Auditorium un programme consacré à la nuit. Un programme mis en images par l'artiste visuelle anglaise Netia Jones, connue pour ses nombreuses mises en scène d'opéras.
Les différentes couleurs de la nuit
Quatre œuvres ont été retenues pour la soirée « Comment sont vos nuits ? », L'ouverture du Songe d'une nuit d'été de Felix Mendelssohn, traduisant tout en nuances la féerie et l'imaginaire de la comédie de Shakespeare. Une nuit peuplée de sorcières et d'esprits des ténèbres orchestrée par Modeste Moussorgski dans Une Nuit sur mont chauve d'après la nouvelle de Gogol, La Nuit de la Saint-Jean. Une nuit impressionniste avec le compositeur espagnol Manuel de Falla qui composa autour de 1915 le poème symphonique, sous forme de rhapsodie, Nuits dans les jardins d'Espagne, avec une partition pour piano brillante mais dominée par l'exubérance de l'orchestre.
Enfin, on pourra entendre dans ce programme l'une de nos œuvres favorites, La Nuit transfigurée d'Arnold Schoenberg, datant de 1899. Création de jeunesse et encore post-romantique de Schoenberg (alliant des accents wagnériens à des accents brahmines, alors qu'on les pensait jusqu'alors incompatibles), ce poème symphonique chante les déchirements de l'amour absolu entre un homme et sa femme lui avouant son infidélité, et invente des couleurs aux cordes et des harmonies déjà des plus audacieuses.
Comment sont vos nuits ?
Samedi 23 novembre à 18h à l'Auditorium (Lyon 3e) ; de 10 à 54 euros.