Le premier est à l'écriture ce que le chocolat est à la Forêt Noire. Le deuxième est à la musique ce que l'ampoule est à l'abât-jour. À eux deux, Bertrand Belin et Faada Freddy rendront à coup sûr parfaitement inutiles les fauteuils rouges pourtant si confortables de La Comète, deux soirs de suite. De quoi hésiter puis finalement choisir les deux concerts : bouger, c'est bon pour la santé ; se trémousser, c'est excellent contre les mines pâlottes et les esprits désenchantés.
Commençons donc par celui qui ouvrira le bal, le 22 mai. Textes ciselés, poétiques, mélancoliques, Bertrand Belin vient à nos oreilles par ses mots, à nos cœurs par son timbre, à nos têtes par ses silences. On se laissera guider dans les mouvements du corps par les sons synthétiques de son dernier album, Tambour Vision, dont l'accueil est comme toujours excellent... Quoi de plus normal me direz-vous (et rassurant !), que de saluer le talent, d'autant plus lorsqu'il s'exprime au beau milieu d'un brouhaha ambiant.
Le lendemain, promesse est faite d'un grand moment d'euphorie collective en compagnie de Faada Freddy, dandy au combo chapeau melon-dreadlocks et costume trois pièces, vocaliste hors-normes et pionnier du hip hop africain avec le groupe de rap Daara J.
Dans une performance sans instrument, uniquement rythmée par des voix chantées ou beatboxées et des percussions corporelles, flirtant avec le gospel, la soul, le folk, le rock acoustique, l'artiste est aujourd'hui l'un des plus lumineux et porteur de joie que l'industrie musicale ait à offrir. Parce que le lâcher prise est un remède à tout mais qu'il ne peut être prescrit sur ordonnance, rendez-vous à la Comète le 23 mai.
Bertand Belin et Faada Freddy, respectivement les 22 et 23 mai à La Comète à Saint-Étienne, dans le cadre de Paroles et Musiques.
