Almodóvar, por fin…

Almodóvar, por fin…

Son nom était sur les listes des possibles récipiendaires du Prix Lumière depuis au moins la deuxième édition... Ça y est ! En 2014, Pedro Almodóvar recevra la fameuse distinction des mains de Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier, couronnant une œuvre foisonnante et scindée en deux : d'un côté, la partie libertaire, brouillonne et décoiffante des années Movida (de Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier jusqu'à Femmes au bord de la crise de nerfs) ; et le moment où celle-ci affirme une souveraine maîtrise des codes (mélodrame, comédie et film noir) et de la mise en scène, qu'elle soit au service d'émotions fortes (Talons aiguilles, Tout sur ma mère, Parle avec elle, La Piel que habito) ou d'une démarche plus réflexive (Kika, La Fleur de mon secret, La Mauvaise éducation, Étreintes brisées). On espère que son activité de producteur sera aussi soulignée, pas tant pour le navet argentin en compétition à Cannes cette année que pour avoir accompagné l'éclosion d'un Alex De La Iglesia (Action mutante) ou d'un Guillermo Del Toro (L'Échine du diable). Par ailleurs, comme l'an dernier avec Tarantino, Pedro devrait mettre la main à la patte de la programmation à travers une section "Mi historia del cine" dont on attend de pied ferme le contenu — le coin des raretés, c'est souvent par là.

Pour le reste du festival, Lumière tente comme chaque année le grand pont entre cinéma populaire et cinéphilie plus pointue. D'après les premières annonces, c'est le premier qui l'emporte aux points, avec des rétrospectives consacrées à Claude Sautet, Frank Capra, un bis repetitæ Sergio Leone élargi aux trésors du western italien et un hommage à Coluche — avec la restauration de Tchao Pantin, chef-d'œuvre du polar français, plus quelques Zidi-comédies ; plus inattendue, l'invitation à Ted Kotcheff avec la présentation du génialissime Wake in Fright, découvert à Cannes Classics en 2009 et jamais oublié depuis, en sus de son œuvre-phare Rambo et de L'Apprentissage de Duddy Kravitz. On ajoutera pêle-mêle des hommages à Isabella Rossellini, à Michel Legrand, à Henri Langlois, une nuit Alien à la Halle Tony Garnier, un coup de projecteur sur Ida Lupino et... on se donnera rendez-vous en septembre pour connaître en détail le contenu de ce sixième festival Lumière.

Christophe Chabert

Lumière 2014
Du 13 au 19 octobre.

à lire aussi

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 9 juin 2015 La saison cinéma de patrimoine se termine (presque) comme elle avait (presque) commencé. Alors qu’en octobre, Lyon vivait au rythme espagnol avec le prix (...)
Lundi 20 octobre 2014 Lumière 2014, c’est terminé mais… ça continue. Comme chaque année, l’Institut Lumière reprend une partie de la programmation du 24 octobre au 11 novembre, avec (...)
Vendredi 17 octobre 2014 Surprise, à deux jours de la fin de Lumière 2014 : le réalisateur américain John McTiernan (Predator, A la poursuite d'Octobre rouge,  Le 13e Guerrier...) (...)
Lundi 13 octobre 2014 Bien sûr, il y a le Prix Lumière qui lui sera remis vendredi soir en présence d’invités prestigieux — dont, dit-on, Penelope Cruz… Bien sûr, il y a la (...)
Lundi 13 octobre 2014 La saga Alien proposée pendant toute une nuit à la Halle Tony Garnier est non seulement l’occasion de revoir une des franchises les plus stimulantes du cinéma de SF américain, mais aussi la possibilité de constater les premiers pas de quatre...

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !