Trois questions à... / Publié en 2002, déjà transposé pour la télévision en 2008 par Luc Béraud, le roman Autobiographie d'une courgette est davantage qu'un phénomène littéraire. Conversation avec un auteur heureux.
C'est la seconde fois que votre Courgette est “adopté” (plus qu'adapté) par des parents de cinéma. Comment se passent la séparation, puis les retrouvailles du point de vue de l'auteur ?
Gilles Paris : À la fois de loin (je laisse aux professionnels le soin d'adapter ce roman librement) et à la fois de près car je suis à la trace ce qu'ils font et je m'en émerveille chaque fois. Je suis comme le premier fan. J'aime que d'autres s'accaparent mon univers pour y insérer le leur.
Claude Barras explique avoir « adouci » votre roman, rendant son film accessible à un jeune public dès 7 ans. Pourtant, il traite des mêmes thèmes graves que vous. Le cinéma, l'animation, atténuent-ils la crudité du sujet ?
La mort de la mère par exemple était difficile à traiter à l'image, ce que je comprends bien. C'est beaucoup plus “acceptable” dès le début du film, ce qui, en effet ne l'a pas empêché d'être fidèle à l'esprit du roman, à sa poésie et à ce fond social qui rapproche ces enfants.
Depuis sa parution, votre roman a été lu par des milliers d'adolescents et étudié par de très nombreux collégiens. A-t-il eu des résonances particulières chez certains d'entre eux ; vous ont-ils fait part de leurs émotions de lecteurs ?
Oui, bien sûr, dans les salons et librairies ou les rencontres avec les écoles, je partage avec eux cette émotion rare de lecture. Il y a chez les collégiens un naturel qui me désarme, ils voient vraiment le monde différemment, ils sont plus ancrés dans la réalité que moi !
Gilles Paris, Autobiographie d'une courgette (Plon et J'ai Lu)