Cinq des photographes défendus par la galerie Le Réverbère ont fait paraître récemment un livre : Beatrix Von Conta, Denis Roche (1937-2015), Géraldine Lay, Philippe Pétremant, William Klein. William Klein, rappelons-le, a d'ailleurs non seulement secoué les codes de la photographie avec ses images coups de poing prises parmi le flux spontané des rues, mais il a fait aussi éclater le cadre habituel des ouvrages de photographies, et ce dès 1956 avec la publication de son journal photographique New York.
L'occasion était donc idoine pour le Réverbère de « rendre hommage aux éditeurs » et aux ouvrages de photographie, d'autant plus que la galerie est connue plus largement pour son goût pour le livre et la littérature (deux de ses photographes sont aussi des écrivains : Denis Roche et Alain Fleischer). L'accrochage ménage concrètement à chaque artiste un espace propre, et au rez-de-chaussée, on retiendra les beaux ensembles consacrés à William Klein et aux paysages de Beatrix Von Conta.
Mais le clou de l'exposition se situe sur la mezzanine de la galerie avec une quinzaine d'images de Denis Roche qui synthétisent subtilement la diversité de son œuvre : des nus, des mises en abyme de l'acte photographique, des autoportraits, des jeux de reflets et de miroirs. Et une image superbe et peu connue, prise dans un hôtel à Saragosse en 1986, où l'érotisme se glisse étonnamment dans l'abstraction poétique de la composition.
Honneur aux éditeurs !
Au Réverbère jusqu'au 29 décembre