Cabinet de Curiosités / On les mange, on les adule ou on les redoute : les coléoptères sont aussi peu visibles qu'omniprésents sur terre. Le Musée des Confluences leur consacre une petite et passionnante exposition transdiciplinaire.
La nouvelle exposition du Musée des Confluences, Coléoptères, insectes extraordinaires, s'inscrit au cœur même de la politique générale du musée : entrecroiser les sciences dures, les sciences humaines (l'ethnologie notamment), et les arts, autour d'un même "objet". Ici, l'objet en question est un insecte qui dispose d'une paire d'élytres (ailes dures recouvrant les ailes membraneuses qui lui servent à voler), dont on date l'apparition à moins de 250 millions d'années, et dont on recense, de manière non exhaustive, sur tous les continents (hormis l'Antarctique), quelque 387 000 espèces ! Les plus connus des coléoptères se nomment couramment coccinelle, doryphore, scarabée, luciole, hanneton... Le plus petit passe par le chas d'une aiguille et le plus imposant a l'envergure d'une main.
Mille fois son poids
Modeste dans ses dimensions (il s'agit d'une exposition de poche sur 175 m²), l'exposition se décline en quatre temps : des capacités étonnantes de certains coléoptères jusqu'à une terrible et magnifique vanité de l'artiste flamand Jan Fabre (un crâne recouvert d'élytres "mangeant" un perroquet), en passant par les données scientifiques de base sur cet insecte, et les relations tumultueuses qu'il entretient avec l'humain. On apprend évidemment un tas de choses sur les coléoptères, tout en s'amusant et en étant surpris, ici et là, par quelques informations et données étonnantes : l'onthophagus taurus capable de soulever 1141 fois son poids (pour un humain ce serait soulever 80 tonnes !), certains coléoptères faisant office d'animaux de compagnie au Japon, la symbolique forte du scarabée dans l'Égypte antique, l'origine légendaire de l'expression "bête à bon dieu", le procès intenté contre les hannetons en 1479 en Suisse... Soit tout un univers concret ou imaginaire que l'on découvre au musée avec beaucoup de plaisir.
Coléoptères, insectes extraordinaires
Au Musée des Confluences jusqu'au 28 juin 2020