Danse / Débuté la semaine passé, le festival Moi de la Danse se poursuit aux Subsistances avec les spectacles de Thomas Hauert (décrypté ci-dessus) et de Jan Fabre, puis avec le nouveau solo prometteur de Mark Tompkins, "Stayin Alive".
Chorégraphes reconnus, le Flamand Jan Fabre et l'Américain Mark Tompkins (qui vit en France) partagent sans doute peu de choses artistiquement, si ce n'est un certain goût pour la théâtralité et la transgression des codes esthétiques. Ils présenteront tous deux un solo sous forme de dialogue entre un "moi" et son double. Attends, attends, attends... de Jan Fabre suit notamment le fil d'un échange imaginaire entre un fils et son père, dans une traversée des générations, de temporalités différentes et... de la mort. De la mort et du vieillissement, il sera question aussi dans Stayin Alive de Mark Tompkins, dialogue métaphysique et ironique avec lui-même.
Rester vivant, rester debout
Découvert aux Subsistances il y a plusieurs années avec Animal ou Song and dance, Mark Tompkins est un chorégraphe atypique, inclassable, travaillant aux confins des musiques disco et pop (dont il compose certains morceaux lui-même), de la danse-contact de Steve Paxton, de la performance théâtrale, de la littérature expérimentale d'auteurs comme Gertrude Stein notamment. Stayin Alive, reprenant le titre d'un tube disco, constitue une nouvelle mise à nu du chorégraphe qui instille tour à tour sur scène le malaise, l'humour, l'âpreté, l'émotion mélancolique...
L'exploration de l'identité y est poussée jusqu'à ses extrêmes limites, Mark Tompkins faisant de sa propre existence la matière brute de sa création scénique, et le ressort possible d'une résistance à l'uniformité et au travail inéluctable du temps.
Jan Fabre, Attends, attends, attends...
Aux Subsistances le dimanche 3 février
Mark Tompkins, Stayin Alive
Aux Subsistances du mercredi 6 au vendredi 8 février