Affiches / Le musée Cinéma et Miniature accueille pour une première internationale une exposition sur le travail de Drew Struzan. Vous ne connaissez peut-être pas son nom mais sûrement son travail. Indiana Jones, Star Wars, Hook, Helleboy, toutes ces affiches de vos films préférés réalisées par l'artiste.
« Personnellement, c'est un projet de passion, j'ai grandi avec Drew Struzan. J'avais l'affiche de Hook sur mon mur. Je n'aime pas le film mais l'affiche est une œuvre d'art » nous confie Alexandre Poncet lors de l'ouverture début juin de la nouvelle expo du musée Cinéma et Miniature dont il est conservateur et responsable éditorial. Durant sept mois (jusqu'au 30 décembre 2023), c'est une expo inédite au monde (!) qu'il propose avec Julien Dumont, le directeur du musée. Tous deux sont de grands fans de cet Américain illustrateur de grands films populaires US.
L'esprit familial
L'exposition est construite en deux parties assez vastes « qui montre l'impact que Drew Struzan a eu sur notre inconscient à tous », annonce Alexandre Poncet. La première salle est centrée sur ses débuts dans le monde de la musique, en réalisant notamment les pochettes d'album d'Alice Cooper et des Bee Gees, et sa famille. Quoi de mieux que de représenter son entourage avec l'affiche de Hook ou la Revanche du capitaine Crochet (1991). Elle montre à quel point Drew Struzan est doué pour l'exercice du portrait. Son fils Christian, présent pour la visite, et sa femme Dylan sont d'ailleurs intégrés dans l'affiche, tout en bas à gauche. « C'est une œuvre spéciale pour la famille », commente Christian Struzan.
Pour proposer aux visiteurs de s'immerger (presque) complètement dans le processus de création de l'artiste, des croquis sont suspendus aux murs et ses vrais outils sont exposés (crayons, pinceaux, carnet, trousse, aérographe, ...). À noter que le natif de Portland ne voyait jamais le film avant d'en faire l'affiche ! Il a parfois eu la chance de lire le script, sinon l'inspiration lui venait d'une conversation avec le réalisateur. Point négatif : si on peut apercevoir quelques croquis, on ne peut pas observer les œuvres finales, ce qui nous laisse sur notre faim.
Drew Struzan a signé les affiches des sept premiers épisodes de la franchise Star Wars, avant de prendre sa retraite en 2015. Ainsi que celle du premier film de la saga Harry Potter. Pour le deuxième volet Harry Potter, La Chambre des secrets (2002), son affiche est rejetée, car la production préfère un montage de photos réalisé par un ordinateur, et c'est le cas pour toutes les autres adaptations des livres de J. K. Rowling. Par ailleurs, on peut contempler son affiche de Hellboy (2004), accompagnée de deux mannequins, celui du personnage éponyme et d'Abe Sapien.
Son impact sur la pop culture
La deuxième salle est consacrée à l'impact de l'artiste sur la pop culture. Cette fois les affiches sont quatre fois plus grandes que celles de la première salle, avec toujours autant de détails. Une fresque de celles des Star Wars IV, V et VI, a été réalisée en six semaines. « Il [Drew Struzan] veut faire quelque chose de beau, quelque chose de personnel et d'émouvant », ajoute son fils.
L'artiste est aussi connu pour les affiches de la trilogie Retour vers le futur. La chaussure gauche de Marty McFly, qu'on voit sur l'affiche de Retour vers le futur 2, est présente dans l'exposition. Un autre mur est aussi consacré à Indiana Jones.
Première expo de Drew Struzan au monde
Le travail du dessinateur n'a jamais été exposé dans un musée. Pourtant Drew Struzan est un réel artiste et a travaillé pour les plus grands : Steven Spielberg, George Lucas, Robert Zemeckis, etc. Alexandre Poncet explique : « Les affiches sont peut-être regardées de "haut". Une affiche de cinéma c'est une publicité, peut-être que ça induit un certain mépris de certaines institutions culturelles. » Christian Struzan, lui ne peut qu'exprimer sa joie : « c'est magnifique de voir ça ici. L'histoire de la France est si riche. Je suis vraiment heureux de voir tant de passion et d'appréciation. »
Visible jusqu'à la fin de l'année, cette exposition pourrait être prolongée si le public est au rendez-vous. « On a des accords officiels avec Lucas Film, pour les affiches de Star Wars et Indiana Jones, qui vont au-delà du 30 décembre, donc on verra », tease Alexandre Poncet. Peut-être que cette exposition voyagera aussi dans d'autres villes françaises ou pays étrangers.
Magnifier la pop culture – L'art de Struzan
Au Musée du Cinéma et Miniature, jusqu'au 30 décembre