Bulle de saveurs

Bulle de saveurs

Se mettre à la diète sous prétexte que les fêtes nous ont valu trois kilos en plus et mille euros en moins ? Très peu pour nous. Pas quand on sait que pour le prix d'une algue minceur, L'Ebullition éclaire la rue Lanterne de fines saveurs.Stéphanie Lopez

On entre en salle comme on entre en scène, en passant derrière l'épais rideau rouge qui calfeutre l'entrée. Le décor est sobre. Des toiles abstraites font face aux murs en pierres ; dominantes d'ocres et de couleurs terre. La pièce, intime, n'étant réservée qu'à une vingtaine de convives, les candidats à l'Ebullition prendront donc soin de réserver. Car depuis quatre ans, Thierry Imbert affiche souvent salle comble. Sa carte succinte mais constamment renouvelée — au gré de l'humeur, des saisons et des primeurs du marché — fait toujours le bonheur des papilles, qui s'ébaudissent à chaque plat d'émulsions inventives : tartare de truite et sorbet passion, cromesqui de châtaignes et velouté de potiron, risotto de quinoa noir, quasi de veau au sautoir... À l'heure du déjeûner, le menu du jour à 15€ constitue sans doute la meilleure affaire du quartier. En trois actes et zéro faute de goût, nos grandes assiettes ont successivement accueilli une délicieuse tombée de poireaux nappée de crème curry et de chorizo, une noix de joue de bœuf (la viande star de la saison) cuisinée comme un bourguignon... En moins mémère et plus moelleux.

Poisson passion

Courue par les amateurs de poissons, la carte se démarque par ailleurs grâce à son filet de merlu en bouillon thaï et son tataki de saumon, toujours parfaits côté cuisson. Après sept ans passés aux commandes du restaurant d'Interpol, il faut dire que Thierry Imbert maîtrise le goût de la précision. Ses recettes forcément secrètes se tournent volontiers vers l'international, revisitant les classiques sur fond de crème coco tarbaïs pour le merlu, ou en émulsion de thé matcha pour le flan aux œufs. Le chocolat occupe aussi une place de choix sur la carte des desserts. Travaillant son soufflé, son tiramisu ou ses tartes dans des versions effrontément cacaotées, Thierry Imbert se pose comme un orfèvre de la fève. La police pourra toujours courir après sa coque de chocolat noir et son cœur de pommes fondant sous une glace aux fèves tonka... On n'a laissé aucun indice dans notre assiette, pas même la trace d'une bavure au coin de la serviette.

L'Ebullition
12 rue Lanterne, Lyon 1er (04 78 27 48 19)
Menu déjeûner 15€, formules du soir à 25 et 27€

à lire aussi

vous serez sans doute intéressé par...

Mercredi 9 juin 2021 Quelques jours avant la réouverture de son resto Mosuke à Paris, mais surtout d'un atterrissage fracassant du côté de Fourvière avec le concept Edo, on a téléphoné au top chef Mory Sacko. Et parlé longuement confinement, partage et voyage. Et...
Mardi 9 avril 2019 Yuko Matsumoto et Pierre Mercier se sont envolés des hauteurs croix-roussiennes pour se poser dans un nid plus grand et moins douillet, au coeur du 6e.
Jeudi 8 mars 2012 Inauguré le 6 mars, Les Fils à Maman tiennent autant de la cour de récré que du bon restaurant, autant de la tradition des Mères que de l’enfance de l’art culinaire. Ragoûts et roudoudous, Mont d’Or et Paille d’Or… le concept a tout pour plaire à la...
Jeudi 9 février 2012 Les États du Monde (comme les températures) étant au plus bas, il faut cette semaine de la cuisine qui remonte le moral et recouvre les hanches. De la sauce ravigote servie par une Toque Blanche. Chez Daniel et Denise, par chance, la gastronomie...
Jeudi 12 janvier 2012 Fin de "Millenium", il est plus de 23 heures quand vous sortez du ciné, et pour être franc vous mangeriez bien une escouade de sangliers. Or pour vous régaler en ces heures avancées, vous ne voyez qu’un terminus : celui de Perrache et de la...
Vendredi 6 janvier 2012 C’est sûr, pour manger indien en étant au diapason avec la musique de Slow Joe, il faudrait trouver un restau qui serve le bhang lassi assorti d’un nan aux psilos. Faute de quoi on se rabattra sur Le Karachi. Rien d’hallucinogène dans leur khir,...
Mercredi 14 décembre 2011 Lisez Léon à l'envers : ça fait Noël. L'anagramme en dit long sur cette institution qui, à l'instar de ses plats de fêtes, ne badine pas avec la tradition. Stéphanie Lopez
Jeudi 8 décembre 2011 Pour ceux qui n'en peuvent déjà plus d'entendre parler poulardes, foie gras, truffes, etc, un seul recours en cette mi-décembre : prendre le large. Dans une assiette couleur rougail, sous les Filaos de la place Fernand Rey. Un rayon de soleil, on...

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X