Histoire / Pour entamer cette année qui verra la célébration de ses trente ans d'existence, le CHRD tombe le masque et offre les visages enfouis dans ses collections dont le fascinant ensemble de portraits peints au camp du Stalag en Silésie.
Leçon du temps présent. 1— Ne pas emprunter de documents hors de ses collections pour qu’en cas de nouvelle fermeture du musée, l’expo en cours puisse être prolongée et ne soit pas scarifiée comme ce fut le cas pour Une étrange défaite mai-juin 1940 qui a vécu seulement cinq semaines. 2 — Tomber le masque pour retrouver les visages d’antan.
Ce nouveau parcours somptueux s’ouvre sur une forêt de masques à gaz, dont l’obtention était fortement recommandée par l’État à l’orée de la Seconde Guerre mondiale et qui étaient alors… en pénurie ! Des manuels des ministères de la Défense et de l'Éducation nationale expliquaient, dessins à l’appui, comment les mettre. Là s’arrête la comparaison avec aujourd’hui. Car le CHRD déroule ensuite, sous forme d’installations où l’esthétique prime sur une information qui se retrouve accessible sur des écrans tactiles dans chaque box, les visages de la propagande et de la Résistance sur affiche, en sculpture ou peinture (Jean Couty), avec de la vaisselle aussi (à l’effigie de Pétain)…
Parce que le CHRD est aussi le berceau des survivants de cette époque si noire, les visages des derniers témoins, photographiés en noir et blanc par Frédéric Bellay, font écho à leurs voix qui résonnent sous casque – le musée a recueilli plus de 650 paroles depuis sa création. Visages est aussi un précipité de ce qui a été précédemment exposé dans ces anciennes salles de torture de la Gestapo, comme les dessins du camp de Terezin et surtout ce mur recto-verso de 54 des 70 portraits peints par le Lyonnais Jean Billon en 1943 dans un stalag de Sagan (Pologne). En 2008-2009, dans l’expo Prisonniers de guerre, ils étaient déjà bouleversants. Ils nous regardent toujours. Levez les yeux.
Visages
Au CHRD jusqu’au 18 septembre