Dans une petite pièce cachée au deuxième étage du Musée des Beaux-Arts de Lyon, se niche une exposition sur le pays de l'encens, Oman. Le Musée lyonnais et le Musée National d'Oman se sont échangés des pièces à travers une exposition croisée.
« Nous vous convions à une découverte du Sultanat d'Oman » entame Geneviève Galliano, commissaire de l'exposition Voyage en terre d'encens. Ce pays de la péninsule arabique, entouré par l'Arabie Saoudite, le Yémen et les Emirats Arabes Unis est mis à l'honneur au Musée des Beaux-Arts. Oman (ou Sultanat d'Oman), est également connu pour être la terre de l'encens. Le territoire est traversé par la route de cette résine qui reliait autrefois l'Egypte à l'Inde. Elle provient d'un arbre, très présent dans la région sud d'Oman. De l'encens est justement diffusé dans toute la salle d'exposition « pour nous mettre dans l'ambiance », explique la commissaire. Les grands murs bleu roi et dorés de la pièce plonge directement le visiteur dans l'atmosphère orientale du pays.
Cette exposition est née d'une initiative diplomatique française, afin de renforcer les relations entre les deux pays. Le Musée des Beaux-Arts a proposé, en acceptant ce partenariat, une exposition à l'automne 2022 au Musée national – Sultanat d'Oman. Elle était « en lien avec les parfums et l'encens », donc pas de peintures de Monet ou de sculptures de Rodin, seulement une vingtaine d'œuvres d'origine égyptienne, grecque ou encore syrienne.
Avec Voyage en terre d'encens, le Musée des Beaux-Arts accueille pour la première fois des objets de la péninsule arabique. Il y a eu une exposition en 2011 sur l'islam (Le Génie de l'Orient), mais aucune représentation de cette partie du monde, à part un chandelier provenant du Yémen, pays voisin d'Oman.
Faire connaître un patrimoine riche
L'exposition est agencée de manière chronologique. On commence par l'Antiquité, dès le troisième millénaire avant notre ère. Ces vestiges montrent qu'Oman était un pays d'échanges, notamment grâce à son exploitation de gisements de cuivre. Ces échanges ont favorisé l'arabisation et l'islamisation du pays dès le VIIe siècle. On découvre alors des morceaux de carreaux de mosquées, le Coran, mais aussi un poignard omanais, l'emblème national, une boîte à encens, objet très répandu dans le pays car « une bonne odeur révèle la présence du divin », selon la commissaire, un guide nautique, et plein d'autres vestiges qui documentent les habits traditionnels, les avancées médicales, etc.
Voyage en terre d'encens est parsemée aussi de photographies. Le musée a fait appel, pour cela, Ferrante Ferranti « dont le regard sensible nous transportera au pays de l'encens. » Les photos de tombes, de paysages omanais, de l'ancienne grande mosquée, ont de quoi nous immerger dans les décors d'Oman. « C'est un pays qui est extrêmement bouleversant et attachant à tous les niveaux, témoigne Geneviève Galliano, les photos servent à donner une autre idée de la péninsule arabique que Dubaï. » De quoi connaître un peu plus le pays, en plus de la vingtaine d'objets présents.
Voyage en terre d'encens
Musée des Beaux-Arts jusqu'au dimanche 10 septembre