Guide pratique du premier festival Lumière : cinq jours de cinéphilie intense à Lyon intra et extra muros, pour refaire de la ville le berceau d'un septième art à l'histoire plus vivante que jamais.
En choisissant de dédier un festival au cinéma “de patrimoine”, donc à l'histoire d'un art encore jeune mais déjà riche, l'Institut Lumière poursuit ce qui est son but depuis l'inauguration de sa nouvelle salle. C'est ici, à Lyon, que le cinéma est né, et chaque cinéaste a une petite dette envers cette “usine Lumière” immortalisée par deux frères entrepreneurs et pionniers dont l'invention allait connaître une pérennité qu'ils ne soupçonnaient sans doute pas. Le festival débutera donc par là, lors d'une soirée d'ouverture où les films Lumière seront projetés dans des versions restaurées numériquement. Puis les hostilités commenceront avec les films eux-mêmes, projetés dans quatre lieux principaux à Lyon intra-muros (le CNP Terreaux, le Pathé Bellecour, le Comoedia et l'Institut Lumière), ou plus occasionnellement dans d'autres salles lyonnaises (Pathé Vaise, UGC Ciné Cité et Astoria, Cinéma Opéra), mais aussi dans une trentaine de salles du Grand Lyon, de Villeurbanne à Charbonnières, de Bron à Décines, qui participeront à l'événement le mercredi et le week-end. Chaque film sera présenté par un invité, cinéphile, cinéaste, comédien venu indépendamment de toute opération de promotion pour parler de son “amour du cinéma”, le mot d'ordre du festival.
“L'AMOUR DU CINÉMA”
Pour ce qui est du programme (détaillé dans ces pages) il s'articule d'un côté autour de la figure de Clint Eastwood, avec la remise du Prix Lumière et un florilège de ses films marquants, mais aussi avec deux rétrospectives consacrées à ses “parrains” de cinéma : Sergio Leone, à qui il doit sa popularité d'acteur, et Don Siegel, grand ami et surtout influence décisive d'Eastwood en tant que cinéaste. L'autre versant de la programmation fera la part belle à la découverte : un cycle consacré à un cinéaste sud-coréen méconnu, Shin Sang-ok, des raretés du film noir exhumées par le spécialiste américain du genre Eddie Muller. Une brassée de reprises et de séances spéciales éclaireront le travail mené en France et dans le monde autour du cinéma de patrimoine, avec des films aussi importants que Les Visiteurs du soir, La Bandera, Brigadoon ou Du rififi chez les hommes. Autre point d'orgue, les ciné-concerts autour de Tabou de Murnau et du Président de Dreyer, version symphonique avec l'Orchestre National de Lyon à l'Auditorium pour le premier, version rock pour le second avec Olivier Mellano à l'Épicerie Moderne... Qui dit “festival” dit “fête” : chaque soir à La Plateforme, un village de nuit proposera des ambiances musicales sous influence cinématographique, tandis que le jour dans le parc de la Villa Lumière, un village proposera des titres rares en DVD ainsi qu'une exposition inédite des photos prises par le grand Jerry Schatzberg dans la Capitale des Gaules redevenue, pour cinq jours, capitale du cinéma.