Aujourd'hui, tout est "tracé" : produits, patients, sujets, actes professionnels et privés... Faut-il en être réellement rassurés ou s'en alarmer ? Cette conception de la trace, cette tra(n)sparence objective est à mille lieux de celle d'un artiste comme Frédéric Khodja.
La trace ou le vestige visuel devient chez lui un fragment à partir duquel créer, inventer, dessiner... Ses œuvres se veulent les rémanences, mi-réelles mi-fictives, de paysages vécus, d'images rencontrées, d'architectures rêvées, de fantômes de sensations.
À la galerie Françoise Besson, il présente pour l'essentiel trois nouvelles séries de dessins dont les titres parlent d'eux-mêmes : Paysages mentaux, Architectures fantômes et Rêve d'exposition... Dans ce dernier ensemble, l'artiste semble comme déplier l'espace et les objets énigmatiques (encadrements vides, rideaux, panneaux...) d'un petit studio de peinture ou de photographie : rémanences et circulations visuelles centrées ici surtout sur le cadre, le voilé-dévoilé, l'espace et le dispositif de vision.
Pour un peu, on se croirait chez un David Lynch faisant éclater toute logique spatio-temporelle, et donnant au rêve sa dimension de désir créatif.
Frédéric Khodja
À la galerie Françoise Besson jusqu'au 31 juillet