C'est un peu la sensation du moment et, pour une fois, c'est totalement justifié ! Dès les premières notes de Tunnels, on comprend qu'on est en présence d'un grand disque. Un disque qui va très vite devenir fétiche et nous changer en apôtres évangélisateurs prêts à grignoter tous les cerveaux de notre entourage. The Arcade Fire, c'est la hargne d'un power trio au service d'un collectif d'une quinzaine de musiciens (le groupe à proprement parler compte 6 membres) ; les lignes de basse tranchantes d'un rock nerveux et archaïque, alliées à l'opulence orchestrale de la pop la plus chiadée ; le corps et l'âme vibrant à l'unisson. Cet exploit de mêler spasmes discoïdes et élans romantiques (mais attention, sans machine, à la seule force du charley !), The Arcade Fire l'accomplit sur une bonne moitié de Funeral, consacrant l'autre à des répits bienvenus et tout aussi enthousiasmants (Une année sans lumière, ballade ultime et bilingue pour laquelle pas mal de groupes français tueraient père et mère !). On pense à Bloc Party, à Bright Eyes (la rage désespérée de Crown of love), aux Talking Heads, au son de l'écurie Constellation (avec qui, en bons Montréalais d'adoption, ils possèdent des liens assez flous)... En fin de compte, on pense surtout que malgré ce titre funeste, un grand groupe est né et qu'au vu de sa récente prestation parisienne (paraît-il impressionnante), une visite dans nos contrées serait un cadeau inestimable. EA
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