Compositeur officiel des Estherazy, icône musicale des Londoniens auxquels il dédia ses plus belles symphonies, mort à 77 ans, incarnation du classicisme viennois, grand frère musical et spirituel de Mozart, professeur de l'ingrat Beethoven, la biographie de Joseph Haydn reste ce livre ouvert dont les mythes s'accommodent mal. S'il vécut en humble «artisan», l'héritage universel de son langage s'impose. «Papa Haydn», comme le nommaient avec tendresse ses musiciens, est à la musique ce que Phidias est au Parthénon. Certains esprits chagrins, aujourd'hui encore, lui concèdent à peine d'avoir synthétisé et théorisé le style «classique». Prolixe au-delà de l'humain (104 symphonies, 62 sonates pour piano...) son écriture transcende pourtant la perfection formelle, insuffle une énergie vitale bienfaisante, et, décrit le ciel pur du sage dégagé des passions de son ego. Seul un grand monsieur comme Jean-Claude Pennetier saura restituer l'apparente simplicité des sonates d'un homme qui détestait... les apparences ! Alain Koenig
A la rencontre de Haydn, 24 mars 2015, à l'Opéra-Théâtre de Saint-Étienne