Si cela fait une décennie que le Musée Miniature & Cinéma s'est installé dans la Maison des Avocats à Saint-Jean, grâce à l'action d'une mécène bienfaitrice (collectionneuse et productrice) Dan Ohlman présentait déjà des expositions en lien avec le 7e art à l'époque où il occupait le Palais de la Miniature à Saint-Paul. «C'est un réseau étrange que j'ai démarré en 1988 explique-t-il.
J'avais osé contacter George Lucas ; à l'époque il n'y avait pas la starification des studios ni des gens, et j'avais été très bien reçu par les fabricants de pièces, qui m'avaient prêté des orignaux.»
Il expose ainsi le vrai Yoda... et organise au passage des brochettes-parties chez lui pour l'équipe du Retour du Jedi. Le chariot d'Indiana Jones ou le spinner de Blade Runner, entre autres pièces, suivront.
Son carnet d'adresses a épaissi lorsqu'il investit son nouveau site. Tant mieux, car il dispose de 2 000m2 pour ses expositions temporaires et son fonds permanent : un tiers étant acquis ou donné, le reste prêté par les grands musées internationaux ou les studios. Ceux appréciant sa démarche de préservation patrimoniale n'hésitent plus à l'appeler lorsqu'ils souhaitent se séparer d'éléments trop délabrés pour être conservés dans leur showroom. «Alors on discute...» De manière courtoise, sans doute, mais ferme : Dan Ohlmann ne bénéficiant d'aucune subvention, il ne peut compter que sur sa billetterie pour faire vivre le Musée. Et la valorisation de pièces exceptionnelles, comme la Reine Alien (un monstre animé en cours de sauvetage de 500kg et de 6, 50m quand il se déploie), la «très rare et très émouvante» prothèse de Robin Williams dans Mrs. Doubtfire, le masque de Michelle Pfeiffer en Catwoman, ceux des singes du 2001 de Kubrick, la baguette magique d'Harry Potter, les griffes de Wolverine...
«J'ai encore deux hangars pleins de pièces, un tiers seulement est présenté. Et Luc Besson nous a donné 5 ans de travail de restauration. Le musée a ouvert une brèche très originale.»
Dan Ohlmann caresse en plus le projet d'une grande exposition consacrée à l'animatronique (les “fausses bêtes” mécaniques) ; il va rencontrer pour cela Jacques Perrin début janvier. Et après ? «On n'est que le premier jour des dix ans à venir...»